Il me semble intéressant aujourd'hui de partager un article paru dans "Médecines parallèles" en septembre 2012.
J’ai découvert la fasciapulsologie par l'intermédiaire de mon ostéopathe. Suite à une arthrose sévère l'année dernière, j'ai eu l'épaule cassée et besoin de faire de la rééducation.
Propos recueillis par Cécile Pollart
Bonjour,
Cela fait un bail que je n'ai pas publié de note...
Si je n'ai pas d'excuses, j'ai une excellente raison et un belle découverte à partager: "La Sophrologie"
La Sophrologie tout le monde en a entendu parler mais qu'est-ce que c'est et à quoi ça sert ?
Pour ma part, je ne saurais pas expliquer pourquoi j'ai eu l'idée d'entamer un Master en Sophrologie Caycedienne, une intuition sans doute mais cela a été un choc !
La Sophrologie est venu combler en moi une attente, un vide...
Pour constituer sa méthodologie Monsieur Caycédo a puisé ses fondements à différentes sources, sa culture de neuropsychiatre, l'hypnose, la phénoménologie, les techniques de Yoga, de Tummo et de Zazen, et ça marche....
Les techniques sont cadrées et efficaces,ce sont des outils performants permettants à chacun de devenir autonomes au quotidien dans sa propre démarche.
Basées sur la présence et le ressenti, on interroge notre corps, nos émotions, notre esprit...
Au fil du temps, spectateur de ces interactions, nous constatons que se recrée une harmonie, des prises de consciences se font, la confiance nous revient et nous ouvre de nouveaux champs de possibles.
Pour tout dire la Sophrologie, c'est comme le Yoga, il faut la pratiquer et comme toute expérience quand on la traverse, on en sort transformé.
"La
connaissance ou la foi la plus
assurée est incapable de donner la force et
l'habileté
nécessaires à l'action (...) D'abord et avant
tout les
œuvres ! C'est-à-dire l'exercice, l'exercice, l'exercice !"
Friedrich Nietzsche, Aurore,
1881.
Avez-vous déjà entendu parlé de la Tenségrité ?
Ce terme, inventé par l’architecte Buckminster Fuller en 1955, est la contraction de deux mots « Tensile et « Integrity ».Ce concept est actuellement, largement repris dans le domaine de la physiologie notamment en ce qui concerne les manipulations vertébrales.
Pour plus de détails, je vous renvoie à l’excellente présentation du Dr J.F. Salmochi :
"il s’agit de la propriété des structures squelettiques mettant en jeu des éléments continus en tension et des éléments discontinus en compression de telle manière que chaque élément fonctionne avec le maximum d’efficacité et d’autonomie".
Ces caractéristiques sont aussi les qualités requises par les organismes vivants pour leur survie et leur adaptation, c'est certainement la raison pour laquelle la Tenségrité est omniprésente dans la nature.
Et pour ce qui est des thérapies manuelles, c’est également par le biais de la « Tenségrité » naturelle de notre corps que l’ostéopathe ou le Fasciathérapeute, interviendront pour soulager nos douleurs grâce au jeu de ces contraintes mutuelles.
Nous découvrons aujourd'hui le concept, pourtant, depuis des millénaires, les hommes font l'expérience de la Tenségrité au travers de techniques corporelles comme le Yoga.
Le yoga ne nous invite pas simplement à exécuter des postures, mais à développer une conscience de plus en plus fine et subtile de notre corps et des phénomènes qui s’y jouent afin d'harmoniser le corps et l'esprit.
Le travail postural s’effectue en chaînes fermées. C’est à partir des points d’appui et par l’intermédiaire du souffle et de la conscience, que les forces de tension et de compression qui se trouvent dans un cycle vectoriel fermé vont s’harmoniser. Cela ne vous rappelle pas quelque chose?
Le développement de la perception des phénomènes internes conduit à un état que l'on nomme en Yoga " Pratyahara", c’est traditionnellement une étape nécessaire au déploiement de la pleine conscience.
Peut-être un bon moyen de ne pas perdre le Nord ?
À bientôt.
Dans cette période de crise où nous vivons les effets d’un individualisme exacerbé, ne sommes- nous pas en droit de nous interroger sur les progrès accomplis par l’humanité ?
L’histoire de la connaissance de soi par les êtres humains est loin d’être encore pleinement explorée. Ce domaine qui a longtemps été réservé à la philosophie fait aujourd’hui l’objet d’investigations approfondies. Plusieurs disciplines comme : l’intelligence artificielle, la linguistique, les neurosciences, la psychologie, l’anthropologie ou la philosophie de l’esprit se sont regroupées de façon assez lâche pour donner naissance à ce que l’on appelle les sciences cognitives. Il faut dire que grâce aux avancées technologiques, l’exploration scientifique de l’esprit procure un miroir sans précédent.
Nous sommes désormais bien loin de la vision métaphorique représentant des petits personnages qui à l’intérieur de notre cerveau envoient et reçoivent des messages, obéissent et offrent leur service. Nous savons aujourd’hui qu’en réalité, le cerveau fonctionne de façon très fragmentée. Il est organisé en sous-systèmes considérés comme de simples pièces non conscientes de la machine organique aussi dénuées de point de vue ou de vie intérieure que n’importe quel autre organe de notre corps. Au coeur de ces sous-systèmes (les aires cérébrales) se déchaîne une tempête d’activité de laquelle émergent, la cognition et la conscience.
Nous associons spontanément la cognition et la conscience, les cognitivistes pourtant révolutionnent cette conception en délimitant le domaine de la cognition et le rapport conscient -inconscient. Pour eux, la cognition est constituée par l’ensemble des systèmes qui comporte un niveau de représentation distinct, même s’ils ne sont pas nécessairement conscients. En effet, la vitesse de ces processus les rend pour la plupart, inaccessibles à notre perception. En bref, la cognition peut se dérouler sans le soi !
À partir d’un certain seuil pourtant, les résultats de ces computations affleurent à notre conscience comme si tout à coup, quelque chose surgissait, venu de nulle part.
Dans ces processus très complexes, il y a deux éléments qui m’interpellent :
- D’une part, le contact entre les sens et les objets crée une relation sensorielle qui aboutit à un moment donné à une émergence. Ce qui implique que c’est seulement de ce mouvement de dialectique que peut naître la conscience.
- D’autre part de multiples exemples nous démontrent que l’on peut faire évoluer ce seuil de perception. Qu’il s’agisse de domaines artistiques comme la musique et la peinture ou de thérapies manuelles comme la fasciathérapie ou l’ostéopathie, toutes ces disciplines demandent un développement de la sensibilité sensorielle qui affine et abaisse le seuil de perception.
Cet état d’écoute et de vigilance est entre parenthèse, également la base de toute pratique de Yoga ou de méditation.
Arrivée à ce point de mon discours, je voudrais citer le mathématicien français Jean-Paul Delahaye, selon lui, il existe deux types d’émergence :
- Une émergence triviale, pas très novatrice, dans ce cas, le chaos s’efface, mais laisse place à une structure répétitrice et pauvre.
- Une émergence innovatrice qui elle est une création. Ce type d’émergence constitue un mystère et défie les sciences de la complexité.
Fonctionner ou créer, c’est toute la question…
Qu'en pensez-vous, n’est-ce pas un sujet d’actualité ?
Désolée pour mon manque d’assiduité sur ce blog !
Mais en fait, si mes notes sont rares ces derniers temps, c’est que depuis le mois de septembre, j’exerce mes talents de Fasciathérapeute et de prof de Yoga au sein de l’École du Spectacle à Paris. Ce nouveau défi en plus de mes activités habituelles me laisse cela va sans dire, moins de disponibilité.
Dans ce temple de la danse, je me suis donnée pour objectif d’initier les danseurs à ce que l’on pourrait appeler, la face cachée du mouvement.
Les muscles de la locomotion, ceux qui nous servent à nous déplacer et à bouger sont ,pour faire court, sous le contrôle de notre système nerveux volontaire (voies pyramidales du cerveau) par opposition à notre système nerveux autonome qui lui régit le fonctionnement de nos organes. Pourtant quand on pratique le Yoga, on s’aperçoit rapidement que le contrôle de nos mouvements s’avère plus complexe et subtil qu’il n’y paraît au premier abord.
Qui d’entre nous n’a jamais eu la sensation de sourire de façon empruntée devant l’objectif d’un appareil photo alors que sourire est un acte si naturel et évident lorsque nous sommes heureux ?
Quand on pratique le Yoga, il se produit quelque chose d’assez similaire…
Le Yoga est une technique pointue, subtile et nuancée dont les consignes, lorsqu’on l’enseigne, peuvent rapidement prendre l’allure d’une fiche technique si on ne lui restitue pas sa dimension vivante. C’est sans doute pour cela qu’on dit du Yoga qu’il est un art ; Et c’est ce qui rend le travail de l’enseignant à la fois si difficile et si passionnant. Pendant un cours de Yoga, on sent progressivement l’atmosphère se modifier dans la salle et ce changement devient palpable, on a un réel sentiment d’intégration.
Pour ma part en tant que professeur de Yoga, je crois à la force et au pouvoir de la métaphore pour permettre aux postures de nous révéler leur dimension rythmique et pour induire chez les pratiquants une attitude juste, d’écoute, d’attention et de neutralité.
Il semblerait selon les scientifiques qui étudient la cognition chez les primates, que la différence majeure entre les singes et l’homme, soit le besoin pour l’homme de transmettre son savoir…
L’éducation occupe donc une place centrale dans la vie de l’homme. Alors, entre fiche technique et poésie, n’est-ce pas à chacun de trouver le juste milieu pour que se produise l’alchimie de la transmission?
En Yoga, on appelle cela, l’initiation.