C’est dans l’utérus que le fœtus connaît ses premières sensations. Pendant cette période, les émotions et l’exploration du milieu se font principalement de façon tactile. Et dès cet instant, la mémoire de nos premières expériences va laisser une trace dans nos tissus et tisser une enveloppe sensorielle.
Les fascias appartiennent à une grande famille que l’on nomme le tissu conjonctif. Ils sont omni présents dans notre organisme où ils assurent de multiples fonctions. Outre leurs propriétés passives de protection, de soutien, de séparation, d’insertion, de glissement et de jonction, ils possèdent également des propriétés actives car ils sont animés d’un mouvement d’enroulement et de déroulement du tissu. Cette motilité joue un rôle primordial dans le drainage des liquides du corps ainsi que dans les processus des échanges métaboliques tissulaires et cellulaires.
Le Dr Hans Selye qui le premier a mis en évidence le syndrome général d’adaptation (le stress) a souligné l’importance du tissu conjonctif en tant que régulateur de ce syndrome.
Le stress qu’il soit physique ou psychique a toujours un impact sur les fascias et sur leur vitalité.
Cette crispation des fascias en réponse aux agressions que nous subissons peut perdurer pour de multiples raisons et laisser une empreinte dans notre organisme. Des zones d’immobilité s’installent qui vont évoluer lentement vers des dysfonctionnements puis des pathologies. Les fascias sont le siège de notre mémoire tissulaire, véritable calendrier des compensations accumulées au cours du temps.
En Fasciapulsologie, les mains suivent les chemins tissulaires et circulatoires pour retrouver l’empreinte des tensions physiques et émotionnelles que le corps a subies. Le Fasciathérapeute utilise la dynamique interne du corps pour libérer ces tensions profondes et effacer les mémoires traumatiques du corps et de l’esprit.
Aujourd’hui la neuropsychologie démontre qu’une empreinte sensorielle venue d’un événement extérieur peut laisser dans le cerveau une trace sans souvenir.
Boris Cyrulnik développe longuement ce thème de la mémoire biologique du corps dans son dernier livre « De chaire et d’âme ». Et même si l’inconscient cognitif qu’il nous propose, dépasse largement par sa complexité le cadre de nos simples fascias, il n’en reste pas moins vrai que ceux-ci semblent aussi être l’expression de cette mémoire. Mais laissons lui la parole :
« L’inconscient cognitif repose sur des traces de mémoire biologique. Mais cette mémoire non consciente ne concerne pas l’inconscient freudien où l’évocation n’est pas supportable. Dans l’inconscient cognitif, on ne sait pas que l'on sait, on apprend sans savoir qu’on apprend et l’on répond sans s’en rendre compte. Alors que dans l’inconscient freudien, la mémoire biologique est intacte, le souvenir pourrait être là, mais on s’arrange pour ne pas le faire revenir afin de garder une relation paisible avec nous-même, notre entourage et notre culture. »
Ainsi aujourd'hui, la neuropsychologie et les neurosciences pourraient expliquer les résultats qui sont parfois obtenus avec des méthodes de soins alternatifs qui la plupart du temps ne sont ni reconnues ni prises au sérieux ......
Et pour terminer cette note, je vous propose un interview du Dr. David Servan-Schreiber qui me semble édifiante. Maintenant, c'est à vous de voir.......
Plus qu'intéressante cette approche de David Servan-Schreiber ...
Rédigé par : samuel | 01 mai 2008 à 18:52